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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/348

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villes envoient aussi leurs volontaires. Les sections de Paris siègent en permanence, elles s’arment et organisent leurs bataillons. On sent que la révolution approche de son moment décisif.

Eh bien, que fait l’Assemblée ? Que font ces républicains bourgeois — les Girondins ?

Lorsqu’on lit à l’Assemblée l’adresse virile de Marseille, demandant que l’on prenne des mesures à la hauteur des événements, l’Assemblée presque entière proteste ! Et lorsque, le 27 juillet, Duhem demande que l’on discute la déchéance, sa proposition est reçue par des hurlements.

Marie-Antoinette ne se trompait certainement pas lorsqu’elle écrivait, le 7 juillet, à ses affidés à l’étranger, que les patriotes avaient peur, et voulaient négocier, — et c’est ce qui arriva en effet quelques jours plus tard.

Ceux qui étaient avec le peuple, dans les sections, se sentaient, sans doute, à la veille d’un grand coup. Les sections de Paris s’étaient déclarées en permanence, ainsi que plusieurs municipalités. Ne tenant aucun compte de la loi sur les citoyens passifs, elles admettaient ceux-ci à leurs délibérations et les armaient de piques. Évidemment, une grande insurrection se préparait.

Mais les Girondins, le parti des « hommes d’État » envoyaient en ce moment-là au roi, par l’intermédiaire de son valet de chambre Thierry, une lettre par laquelle ils lui annonçaient qu’une insurrection formidable se préparait, que la déchéance et quelque chose de plus terrible encore en serait peut-être le résultat ; qu’un seul moyen restait de conjurer cette catastrophe — et