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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XV

BATAILLE AU PAPIER TIMBRÉ


— Sacré mille millions ! s’écria Robert Laripette, lorsqu’en rentrant chez lui sur le midi il constata l’absence de son autruche.

D’un saut, il fut chez le concierge.

Agathe n’avait pas vu les Zoulous. Elle se trouvait dans la pièce la plus reculée du logement, occupée à couler une lessive, au moment où les nègres du Cap avaient causé à son mari la belle frayeur que nous savons. Elle ignorait donc ce qui s’était passé. Ne voyant pas son légitime Orifice, elle avait pensé qu’il était allé se faire cautériser. Cependant, elle finit par trouver qu’il y mettait longtemps.

Quand Robert fit irruption dans sa loge, réclamant son autruche, Agathe lui répondit sur un ton aigre-doux :

— Je ne suis pas chargée de la garder, votre autruche… Est-ce que je sais où elle est ?…

— Madame ! hurla Laripette qui était furieux, quelqu’un s’est introduit chez moi avec une fausse clef et a emmené Pélagie… Il me faut Pélagie, tout de suite, ou je dépose une plainte au commissaire de police !

— M’en fiche bien, de vot’Pélagie ! riposta la portière… Si c’est Orifice qui vous l’a fait disparaître, il a z’évu là une joliment belle idée…

— Où est votre mari ?

— Ça ne vous regarde pas !

— Oh ! mille tonnerres ! concierge maudite, tu me paieras cher tout cela !

— Dites-donc, vous, je vous défends de me tutéyer !…

Robert sortit de la maison, prit ses jambes à son cou et courut chez Bredouillard.

L’avocat prit son air le plus solennel, et, après s’être fait narrer l’aventure, conclut :

— Évidemment, c’est le concierge qui a fait disparaître votre autruche ; mais en cela, il n’est à coup sûr que l’instrument du propriétaire… C’est au propriétaire qu’il faut

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