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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/20

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mains et des yeux, en lui disant qu’il commet un attentat de lèse-nature qu’elle ne sauroit plus souffrir devant elle. Il en rejette la faute sur sa maîtresse, et lui en fait porter la peine. Conine l’engage à persévérer, en lui disant que peut-être madame Conillac est à la veille de lui livrer son con ; qu’alors il se verra au désespoir de s’être mis dans le cas de ne pas bander quand il le faudra, et d’être forcé de la rater : ce qu’une femme ne pardonne jamais.

L’abbé goûtoit ses raisons ; mais fort de son tempérament, et surtout de son amour lorsqu’il se sentoit encore le vit bandant, il traitoit de frivolité les craintes que Conine lui faisoit paroître. Celle-ci lui répliquoit que ces craintes étoient cependant fondées d’une certaine manière, attendu qu’il perdroit de son embonpoint, et que l’agilité de son poignet se manifestoit jusque sur sa figure, par une pâleur et une maigreur évidentes.

— Ah ! dit l’abbé, j’ignore jusqu’à quel point ce que vous dites là est véritable ; toutefois il n’y auroit rien de bien étonnant, par le feu qui me consume ; mais du moins daignez m’apprendre par pitié si votre charmante maîtresse s’en est aperçu, si elle en connoît la cause.