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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/22

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elle lui fit part de l’impatience de l’abbé, de sa passion insurmontable, et surtout du foutre qu’il ne pouvoit plus retenir dans sa couille. Elle lui raconta qu’il s’étoit déjà branlé, à son intention, dans le seul intervalle qu’elle avoit mis à l’annoncer et que l’ayant trouvé les armes hautes, procédant à une seconde décharge, et ayant eu toutes les peines du monde à l’en détourner, elle avoit manqué d’essuyer son feu.

Madame Conillac, à ce rapport très fidèle, comme on l’a vu, rioit de toutes ses forces, et regrettoit intérieurement de n’avoir pas subi cette première escarmouche ; elle se fait vite retirer du bain ; on lui donne du linge frais, elle prend un déshabillé du matin, une coiffure à la paresseuse ; et le tout artistement rangé en deux minutes, elle fait dire à monsieur l’abbé qu’elle a la migraine, et qu’elle ne sortira pas de sa chambre ; qu’elle est prête à l’y recevoir sans tirer à conséquence. Conine court s’acquitter, l’abbé tressaille, et entre dans le cabinet de toilette où madame Conillac l’attendoit.

Dès qu’elle l’eut aperçu :

— Eh ! bonjour, l’abbé, comme vous êtes galant de m’avoir tenu parole ; j’ai besoin de vous ce matin plus que jamais. Je me suis trouvée, à mon réveil,