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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/67

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Trois jeunes élégans du siècle étoient les derniers favorisés qui se disputoient l’empire de madame Convergeais, ou plutôt qui en partageoient les tendres fonctions. Chacun deux aspiroit en particulier à la nomination absolue, et ils espéroient, pour parvenir à ce but, de consolider, en les confirmant de nouveau, leurs droits respectifs, tombés, pour ainsi dire ou à ce qu’ils croyoient, en désuétude.

Ils étoient habitués à cultiver sa société assez régulièrement tous les jours, et à goûter avec elle la fraîcheur des soirées d’un été brûlant dans l’un de ces jardins où le luxe de l’art se marie si magnifiquement avec la majesté de la nature ; où des fleurs de toute espèce par un mélange enchanteur d’odeurs et de couleurs chatouillent les sens si délicieusement ; où des berceaux odorans, élevés par la main de Flore et parsemés dans des bosquets étendus, isolés, invitent si impérieusement à toutes les voluptés renfermées dans la capacité de l’âme.

Le galant triumvirat se rend, selon sa coutume, individuellement chez madame Convergeais. Ils avoient toujours été admis sur-le-champ auprès d’elle, surtout au moment de la toilette où des