son honneur, doit encore immoler à son imprudence
sa réputation entière ; c’est-à-dire lui déférer
continuellement les yeux fermés. Mais une
femme comme madame Convergeais qui, n’importe
par quelle raison, s’étoit promis de mettre
plus de régularité dans sa conduite extérieure
avoit besoin de se former un plan ; et c’est ce qu’à
l’instant même elle étoit occupée à faire avec une
ancienne amie de couvent. Laissons pour un instant
notre triumvirat amoureux rêver dans le
jardin aux moyens de posséder personnellement
le domaine commun où les désirs réunis de tous
les trois ont exercé jusqu’ici l’empire de la volupté,
tandis que nous allons jeter les yeux sur les résultats
d’un plan destructeur de tout vrai plaisir,
quoique imaginé par deux femmes qui l’ont
connu, l’ont idolâtré, et qui s’étudient sans cesse
à le fixer autour d’elles.
L’amie de madame Convergeais est remarquable par un embonpoint prodigieux, qui ne laisse pas que d’avoir ses prosélytes en amour. Elle porte sur l’empreinte de ses traits l’une de ces physionomies froides que semble démentir un œil vif et tendre par intervalle ; du moins sa vie printanière a à peu près justifié notre jugement. Elle est