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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/110

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

SENTENCE PORTÉE CONTRE L’INFIDÉLITÉ CONJUGALE

« Amour, voici une femme qui à son mari
« A planté des cornes sans songer
« Qu’elle trahissait le lit conjugal,
« Contre toute loi et contre tout devoir.

« — Amour, voici un mari qui à sa femme
« N’a pas gardé la foi promise,
« Car chaque jour il baise tant qu’il peut ;
« Il les recherche toutes, à toutes il suit la piste. »

Amour entendant la bestiale conduite
De ces deux délinquants en cas criminel,
Vite écrivit la sentence finale :

« Égale sera la peine d’un égal délit ;
« À la femme sera brûlée la moniche,
« Et au mari sera coupé le membre. »


À UNE VIEILLE

Vieille enragée, fustigée, piloriée,
Rosse et jouet du genre humain,
Squelette échappé de Sant’Arcano,
Charogne que le Seigneur laisse vivre par oubli ;

Tu ressembles à la Peste horrible, décharnée,
Peinte par le Titien à la Salute ;
Tu ressembles à Mézence, à Ezzelino da Romano,
Flagellum Dei, ou encore à une âme damnée.

Regarde ce museau de chat que tu as !