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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/112

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Disant que le plus souvent elles ne sont pas saines,
Et qu’elles le font avec tous ceux qui leur arrivent.

C’est très bien ; mais qui souffre de la soif
Ne va attendre l’eau des fontaines ;
Il boit même dans un fossé plein de grenouilles,
Et cet eau en ce moment lui est la plus agréable.

La putain à l’instant même vous satisfait ;
Il n’y a pas d’or, par Dieu ! pour bien la payer,
Quand on a envie de le mettre.

Que sert-il d’attendre et de rester en proie,
Comme tant de coïons à ce tourment,
Puisque même la femme saine pisse et chie ?


OPINIONS DIFFÉRENTES DE PLATON ET DE L’AUTEUR

Ce grand spéculatif de Platon,
Croyant faire chose excellente,
Et agréable à l’homme autant qu’à la femme,
Voulait la communauté des épouses.

Moi je serais aujourd’hui d’une opinion autre,
Qui, elle non plus, ne serait pas si bête,
Et qui, je crois, plairait à tout le monde :
Ce serait de prohiber le mariage.

À ce que je vois jour et nuit,
En grande liberté et grande liesse,
Chacun fait l’amour aux femmes mariées ;

Il serait beaucoup moins mal, de cette façon,