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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/130

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Pour la Moniche se pâment les Dieux immortels.
La Moniche infâme d’un souillon
Fait naître une foule de rixes et de maux ;
Donc je m’en vais vous prouver en bon style
Que la Moniche est une bouchée qui plaît à tous.

Moniche, manne du Ciel, douceur de la vie,
Consolation des cas qui tombent en langueur ;
Moniche, toi qui es l’aimant de l’Oiseau,
Moniche consolatrice des afflictions,
Chère, suave et si appréciée Moniche,
Qui mordille l’Oiseau sans avoir de dents,
Moniche, plus douce et plus délicate que le miel,
Ô dulcissime Moniche, ô Moniche adorée !

On ne peut avoir de plaisir ni de bonheur,
Si l’on n’a une Moniche à son commandement ;
Moniche, régal des Moines et des Prêtres,
Morceau friand que tout le monde recherche !
Écrivez en lettres d’or, ô vous, Poètes,
Que le bonheur de la Moniche est le plus grand,
Et, de peur que vous ne croyez que je vous coïonne,
Je jette là ma plume et m’en vais en Moniche.


NE TENTER PERSONNE POUR REFUSER

Madrigal

Qui ne vous tente
Vous fait dépit,
Et quand vous êtes tentées,
Vous répondez non.

On ne cherche pas