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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/151

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Les hommes d’à présent sont de bons bougres,
Qui ne donnent pas un membre viril de censures.

Si par leur moyen vous voulez faire le bravache,
On vous ôtera les Fêtes, et même les Pardons ;
On racontera toutes vos frasques,
Et vous resterez dans Rome un viédaze.

Les Prêtres étaient une assez bonne engeance,
Dans le temps que tout leur amusement
Consistait à aller dans la moniche.

Au lieu de faire votre important avec les Princes,
Vous devriez veiller à ce que le Clergé
Dise son chapelet, et n’aille pas dans le cul.

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Canzone

Le Pape nous coïonne ; oh ! quelle merveille !
Il a toujours été un gredin, mais Dieu a l’œil ouvert ;
Déjà sont morts sa mère, son frère :
Par le dieu Bacchus ! il crèvera, lui aussi ;
Et puis doucettement, bellement,
Tous ceux de sa chère famille,
Qui aujourd’hui ont tant d’honneurs, tant de crédit,
Redeviendront des riens du tout, comme devant ;
Cette maudite engeance de bossus
S’en ira tout en brouet de fèves,
Je vous le dis tout franc
Et en bon Vénitien,
Qui parle toujours le cœur sur la main.
Qui vivra verra,