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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/153

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

À présent ne fait que des Agnus Dei,
Des amusettes de marmots !
La milice de Rome est bien réduite,
Ce sont toutes gens qui portent la calotte,
Ennemis de la Moniche,
Qui défendent aux hommes tout amusement,
Et puis tous tant qu’ils sont vont dans le cul !
Le Pape est leur souverain,
Celui qui les sustente, leur donne des apanages,
Parce qu’ils sont les bêtes de son sérail ;
C’est à lui qu’ils prêtent hommage,
Et il est d’accord avec ces gros renards
Pour duper tant de bons coïons.
Voilà quels sont les champions
De la Rome d’à présent ; ils font des conquêtes,
Non l’épée, mais le crucifix à la main ;
Quels objets, quels tristes objets !
Au lieu des fêtes Néronniennes,
On n’entend que sonner les cloches,
Et bannir les putains !
Du Pape toutes les Bacchanales
Consistent à faire des Monsignors, des Cardinaux,
Ce sont là ses Lupercales ;
Et ces belles courses en char d’autrefois
Sont réduites à la consécration d’un Prêtre !
Ces pauvres cérémonies,
Comparées à celles de jadis,
Font venir le lait aux couilles.
Il n’y a plus que des Pasquinades,
Qu’un horrible Tribunal du Saint-Office,
Composé d’une révérende coterie,
Aux jugements redoutables,
Capable, pour une plaisanterie, un bon mot,
De condamner au feu une créature ;
Et tout cela par peur