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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/155

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Qui est plein de chancres à l’Hôpital,
Qui a le membre rongé d’ulcères,
Et plus d’un mari avec des cornes sur la tête.

Ensuite viendra le Carême et à Castello
On verra les gondoles remisées,
Cessant le soir de faire du tapage.

Quant à celles qui n’ont pas été bien enfilées,
Elles viennent justement là recevoir l’oiseau,
Afin d’envoyer des bâtards à la Pitié.


POUR LE PREMIER JOUR DE CARÊME

Canzone

Il est fini le Carnaval,
Quelle journée que celle-là !
Tout le monde se sent du mal,
L’un au cul l’autre à la tête.

Toutes tant qu’elles sont, les paroisses
Sont désertes, abandonnées ;
On ne rencontre par les rues
Que pouilleux et vérolées.

Rien d’ouvert que les églises,
On n’entend que sonner les cloches,
Il semble qu’en ce pays soient mortes,
Toutes tant qu’elles sont, les putains.

Oh ! quel étrange changement
Opéré du soir au matin !
On dirait qu’a passé une trombe