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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/167

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Que pouvait-il résulter
De ce que je l’aurais suivie ?

Assez longtemps elle chemine
Sans jamais se retourner,
Mais j’étais juste derrière elle
Et je l’entends dire : « Oh Dieu ! »

Ce soupir, à l’instant même
Me rend hardi et courageux,
Jusqu’à donner à cette jolie frimousse
Un petit baiser plein de feu.

Elle devient rouge comme une braise
Et m’appelle impertinent ;
Mais je reste ferme : en cet endroit
Il ne se trouvait personne.

Je ne perds aucunement courage,
Je déboutonne ma culotte,
Et, en signe de mon hommage,
Montre mon cas et même les témoins.

Elle voulait s’éloigner,
Mais je l’empoigne par un bras,
Et rien ne lui servit de crier,
Dans les mains je lui mis mon cas.

La fille alors en un moment
Change toute d’opinion ;
Elle montre d’être contente
Si je l’enfile, mais en cachette.

Moi je restai comme de pierre
En m’apercevant du changement,