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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/181

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

D’impression sur les corps, rien qu’à la regarder,
Combien en ferait-elle si on la pelotait,
Ou encore si on l’enfilait ?
Ah ! oui, elle vous a une poitrine, un col, un visage,
Qui sont autant de morceaux du Paradis ;
Si bien que j’en suis sûr,
Si elle se fût trouvée là au moment
Que sur la terre descendit, tout guilleret,
Jupiter pour tirer un bon coup,
Il se serait jeté sur elle
Et l’aurait enclouée à ne plus pouvoir.


ÉLOGE DES TÉTINS

Tétins de lait et de fromage mou,
Petits pâtés qui excitez ma verve,
Pommes d’api, la joie de l’existence,
Bonnes petites friandises au sucre ;

Tétins blancs, de neige fraîchement neigée,
Coussinet sur lequel dormait un Roi,
Crème pétrifiée, qui ravive le goût,
Ris de veau bons à faire une tourte.

Tétins de jasmin, de fleur de lait,
Tétins qui êtes deux touffes de jasmin,
Tétins qui toujours bataillez dans mon cœur ;

Tétins à qui appliquer mille suçons,
Tétins qui êtes pour moi objets à rendre fou,
Tétins, qui ne vous baisent sont de grands coïons !