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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/182

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


LA CHASSE DU DIEU D’AMOUR

Dans le bosquet de ma mignonne
J’ai vu Amour, sous forme d’oiselet,
Aussitôt, j’ai empoigné mon fusil,
Et je suis allé lui tirer dessus.

J’ai tiré un coup il s’est sauvé,
Et s’est mis à chanter sur un tremble,
Si bien que je ne sais si un Chérubin
Chanterait avec plus suave mélodie.

Un peu après il sautilla de ci, de là,
Tantôt sur une branche et tantôt par terre :
Moi je le suivais partout à la piste ;

Mais quand il vit que je lui faisais la guerre
Et que je voulais le prendre, il s’est fourré
Dans la cage de ma belle Nymphe.


RÉCIT D’UN SONGE À SA BELLE

Écoute, Nina : cette nuit j’ai rêvé
Que nous étions couchés sur le lit,
Nous faisions le jeu qui se fait,
Quand on est fiancé ou marié.

Tu me disais : « Pousse ! » et plus que jamais
Je poussais ; ce jeu a duré tant,
Que nous en étions tous les deux éreintés ;
Justement alors je me suis réveillé.