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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/212

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Et puis on s’étonnera
Qu’une fragile femmelette
Ne soutienne pas le siège ?

Qui cède au feu, qui cède aux hommes,
Sait éviter un mal :
La femme en cédant tout de suite,
Sait rencontrer un bien.


AU QUERINI, ENFERMÉ DANS UNE TOUR

Querini, de ton infortuné destin
Ne te plains pas ; songe qu’ont été bannis
Et Camille et même Cicéron,
De cette grande République Romaine.

À ces vicissitudes la vertu la plus forte
A toujours été sujette, et juste au moment
Que vous êtes le plus haut, qu’on vous honore le plus,
L’envie vous précipite et vous renverse.

Cela s’est vu dans le plus grand pays :
Thémistocle et Miltiade, les pauvres hères,
Ont été exilés par les Athéniens ;

Non seulement par le sort de ces malheureux
Consolez-vous, mais encore en songeant que ces accidents
N’arrivent jamais aux viédazes.