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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/213

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

SUR LE MÊME SUJET

Ce grand homme, cet esprit élevé,
Ce génie si pur et si beau,
On l’a mis et enfermé dans une Tour,
Et nul ne peut savoir ce qu’il devient.

Mais puissance de Dieu ! qu’a-t-il donc fait,
Pour qu’on le traite ainsi comme un rebelle ?
On ne peut lui ôter un poil de son honneur,
Car il n’y avait pas d’honneur plus honoré.

On lui a enlevé, en l’enfermant là,
Et son renom et sa liberté, quoi de plus
Lui pouviez-vous enlever en un moment ?

Mais qu’ils fassent de lui ce qu’ils voudront,
Qu’ils le fassent par surcroît mourir de faim,
Jamais ils ne lui ôteront sa vertu.

AU MÊME

Tu portes sur toi-même ton trésor ;
Envoie se faire foutre les Avogadors,
Et tout ce qu’il y a au monde de Procurateurs,
De Sages du Collège et de Manteaux d’or.

Les coïons sont ceux qui croient trouver
Leur réconfort au milieu des honneurs ;
Mais le philosophe s’éloigne de ces vains bruits,
Et se boute dans le cul Sénat et Tribunal.