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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/214

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Réjouis-toi en toi-même et vois, dans cette Tour,
S’il t’est possible de bulgariser quelque jeune gars
Ou de te faire par un soldat manuéliser.

L’affront qu’on te fait n’est qu’une bagatelle ;
Console-toi, ils ne t’ont pas pris le meilleur,
Si, grâce au Seigneur ils t’ont laissé ton cas.

SUR LE MÊME SUJET

Tel dit qu’il est condamné à dix ans,
Tel à deux, tel à cinq et tel à quelques mois ;
Est-il possible que tous soient incivils,
Et que pas un ne me tire de cette inquiétude !

D’autres disent : « Dans cette Chambre, ils sont plus humains,
« Ils le soulageront d’une si lourde peine ;
« Les Correcteurs sont tous gens fort courtois,
« Ils voudront lui compenser ces désagréments. »

D’autres disent : « Croyez-le, je suis sûr
« Que le Tribunal le fera sortir de là ; »
Et d’autres : « Un Avogador en appellera. »

Tous en somme prétendent qu’il sortira bientôt
Et sera rétabli dans son honneur,
Mais en attendant mon ami va mourir.


SUR LA LIBÉRATION DE QUERINI

De même que si, après une longue pluie,
Le soleil vient éclaircir le ciel,