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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/270

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

L’AUTEUR NE TROUVE PAS D’EXPÉDIENT POUR FAIRE
RELEVER LE CAS

L’Académie de France a bien découvert
Comment remédier à tant d’infirmités
Qui adviennent, par la succession des ans,
À notre malheureuse humanité ;

Mais pour le cas qui ne se tient pas droit,
Quoique ce soit là le plus grand des maux
Que puissent avoir les Princes Chrétiens,
Jamais on n’a trouvé aucun remède.

Un de mes amis, grand pandour, me disait,
Lui qui sur ce point délire tout à fait,
Qu’avec le vin de Florence il se le maintient dur ;

Quand j’appris cela, environ pour une livre
J’en bus le jour même, mais, je vous l’assure,
En boirais-je pour un ducat qu’il ne dresserait point.


PLAISANT AVIS D’UN AMI

« À Venise est venu, mon ami, un Monsieur[1]
« Dont nul ne sait qui c’est, et que chacun estime ;
« De l’Europe entière il est la meilleure tête,
« Tant il a d’esprit, tant il a de talent.

« Mathématicien, il l’est on ne peut plus,
« Philosophe, écrivain en prose et en rime ;
« Voyageur, comme le Soleil, par tous climats,
« Et riche d’or autant que l’est le Pérou.

  1. Le comte de Saint-Germain.