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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/278

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

D’un cœur humble et contrit
Quelques autres faisaient vœu,
Si elles guérissaient en ce moment
D’un magnifique écoulement,
De se suspendre au col
L’argent de leur première saccade.
Ces oraisons une fois faites,
Toutes tant qu’elles étaient à genoux
Ensemble se mirent à chanter :
« Venez adorer ce saint cas. »

Arriva la première cette belle
Qui s’appelle la Cattinella,
Et la seconde fort jolie
Qui a nom Signora Oliva ;
Puis vint toute consternée,
Certaine Signora Valeria,
Et à la suite la Spina,
Certaine Signora Rosina,
La Signora del Priè
Qui a sur le front un beau toupet,
Enfin la Signora del Veniero
Fort habile dans le métier ;
Vint aussi Valentina,
Lavandière coquette,
Bonne amie complaisante
D’un laquais de Saint-Agnès,
Qu’on nomme signor Tonino,
Et à qui plaisent le vin,
Les femmes, le jeu, et rien de plus ;
C’est un joli bouc-foutu
Qui souvent au Lion-Rouge
Va la foutre à n’en plus pouvoir.

Après qu’elles l’eurent encensé,