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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/281

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Donnaient de leurs cierges sur la tête ;
À cette grêle de coups
Les putains décampèrent
Et, comme étant la cause du combat,
Elles flanquèrent le mort par terre ;
Les Dames, au milieu du tapage,
Le mirent dans la main des fouteurs.
Puis elles envoyèrent un piéton
Chercher les congrégations
Des Cavaliers errants,
Ceux qui sont les plus constants,
Pour leur servir de réconfort
Et pour donner l’encens au mort.

Hors de toutes les auberges
Elles firent venir les grandes confréries
D’actrices et de cantatrices,
Des ballerines et de comédiennes,
Pour qu’elles se missent à chanter
Et danser derrière le mort.
Elles invitèrent par billets
La confrérie des Poètes,
Pour que de ce gros cas
Ils fissent l’oraison funèbre ;
Elles voulurent aussi des panneaux
Sur l’un desquels des Cavaliers
Seraient vus avec des Dames
Représentées d’après nature,
En train de goûter avec bonheur
La poésie de ce Cas.
Sur un autre, Prêtres et Moines,
Poètes et Littérateurs,
Autour d’une table ronde
Se verraient tout jubilants
Et faisant divers mouvements