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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/46

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Je ne jouissais pas de la blondine,
Une si aimable créature.

Je me souviens de cet ami
Qui empêtré entre une mère et sa fille,
Se tira d’embarras
Par une belle galanterie,

Et au fond du cœur résolu
À satisfaire l’une et l’autre,
Délibéra foutre la fille
Et bulgariser la mère.

Mais cet exemple plaisant
Ne m’a en rien servi de règle ;
Car je n’ai jamais eu l’envie
De savoir ce que c’est que la poix.

« Que ferais-je donc ? »
Murmurais-je à part moi ;
« À quoi me résoudrais-je ?
« Ô mon chef cas, choisis, toi !

« Toutes deux ont leur mérite,
« Toutes deux me conviennent,
« Ô digne cas et bien méritant,
« Prends celle que tu veux !

« Comme un nouveau Pâris,
« Fais mieux que l’autre avec sa pomme,
« Car faire un choix avec l’Oiseau,
« Ça me semble un vrai choix d’homme ».

Je n’avais pas encore parlé,
Qu’obéissant à l’instant même,