Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Elle prit un mouchoir
Et s’en essuya la clochette.

Moi aussi, tout triomphant,
D’un gland qui se trouvait là,
À mon vit encore fumant
J’essuyai le heaume et la visière.

La blondine est venue ensuite
Plaisanter sur l’événement,
Et, se gaussant de la Tonina,
Elle se coucha près de moi.

Ainsi toute la journée,
Nous passâmes dans l’allégresse,
Et quand la nuit fut avancée,
Je les menai à l’osteria.

Je ne vous conte pas le menu,
Point par point et en détail
Ce qui après est survenu ;
Je le ferai une autre fois.

Pour l’instant contentez-vous
De ce peu que je vous écris ;
Conduisez-vous en honnête homme
Et ne dites pas ce que je vous ai dit.

Car il est certaines gens
Si capricieux et si fantasques,
Que si l’on parle de cas et de moniches,
Ils vous tiennent pour hérétique ;

Et quand même on en parlerait
Entre personnes mariées,