Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Que je m’éprends d’elle comme un animal.

Pour qu’elle échappât à ce chien
Qui, pour l’avoir, fait tant de tapage,
Je vous le jure, je lui mettrais quelque chose dans la main.

Je l’emmènerais sans plus de bruit,
De là, et je m’en irais demeurer bien loin,
Toujours avec elle, dans les pays bas.


MISÈRES DE LA VIE HUMAINE

Quel bougre de monde est celui-ci,
Qu’on n’y trouve que maux et souffrances ?
D’abord, tant d’animaux sans raison,
Et puis l’homme, de tous le plus fâcheux.

À peine nés, le père, sous le prétexte
De son droit, nous tient en sujétion ;
Ensuite viennent les scrupules religieux,
Le prêtre, à étudier, nous rompt le cul.

Nous devenons adultes, et les sens nous tourmentent ;
La femme commence à nous faire la guerre
Avec ses tétins et sa paire de fesses.

Vit-on ? la vieillesse vous accable,
Et quand vous êtes mort, on vous fiche sous terre.
Voyez un peu la belle bougresse de vie !