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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/62

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


QUARE DE VULVA EDUXISTIME ?

De la vulve pourquoi m’avez-vous tiré,
Puisque vous saviez, Seigneur, que je devais mourir ?
Il valait mieux me laisser là dormir,
Dans le sein de la grande Éternité.

De quoi me servait de venir ici-bas,
Puisqu’il me fallait un jour m’en aller ?
Je n’ai rien fait autre, que souffrir,
Et voilà tout ce que j’en ai retiré.

Pourtant, lorsque j’y pense, à tort je me lamente ;
Car, si ce Monde regorge de maux,
Par contre il a du bon, que c’en est effrayant ;

Puis, comment aurais-je pu, pour mon bonheur,
Éprouver l’immense plaisir de l’y mettre,
Seigneur, si vous ne m’en aviez tiré ?


COMPENSATION AUX MISÈRES

Si à l’heure même où je mis la tête
Hors de la fente de ma mère, en cet instant
J’eusse vu les disgrâces de toute sorte,
Dont j’avais à pâtir avant que je ne meure :

Pleurer pour manger en ma première enfance,
Avoir bras et jambes liés dans le maillot,
Rester sous la férule d’un Pédant,
Que par surcroît encore il me faudra payer ;

Ensuite tant de tracas et tant d’infirmités :