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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/63

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

J’aurais bien été une bougresse d’engeance,
Si je n’étais subitement rentré ;

À moins que par hasard une excellente Dame,
Qui sur ces entrefaites se serait trouvée là,
Ne m’eût en ce jour montré la Moniche.


PUISSANCE DE LA MONICHE

Moniche qu’es-tu donc, pour avoir
La force et la vertu de faire dresser les cas ?
Par toi les plus sages deviennent des fous,
Le courageux en toi se perd et déraisonne.

Ceux qui se vantent d’être de fortes têtes,
Par toi deviennent autant de viédazes ;
Tu fais tomber les vieux en enfance,
Et commettre des péchés aux saintes gens.

Toi seule peux faire que les avaricieux
Deviennent généreux en un moment,
Et que les bougres changent de bannière ;

Par toi le plus désespéré reste content,
Par toi se perdent honneur, biens et couillons :
Ô Moniche, quel charme as-tu donc en dedans ?


LA MONICHE PEUT GUÉRIR UN MORIBOND

Quand on est pour lâcher ses derniers pets,
Et que tout ce qu’on a de sens tombe en langueur ;