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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/64

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Il vaudrait mieux que vinssent dans la chambre
Des gracieuses dames que des prêtres ;

Qu’elles vinssent exécuter des danses,
Et missent à la porte ces charmeurs de couleuvres ;
Je suis certain, qu’encore bien qu’on mourût,
On mourrait du moins plus content et tranquille.

Si après le bal, quand on est en ce triste état,
Ces Dames vous donnaient en main la Moniche,
Cela vous ferait plus de profit que le Curé ;

Parce qu’au moment où le corps se réchaufferait
À la volupté de ce doux contact,
Qui sait si tout d’un coup il ne guérirait pas ?
Si l’âme ne voudrait rester,
Et ne se souciât plus d’aller au ciel,
De peur d’ôter la main de dessus ce poil ?


AUX DÉLICATS

Il y a des gens qui sont bien délicats ;
Ils disent : « Je ne sais comment font
« Certaines gens qui vont chez quelque salope
« À qui le mettent aussi les portefaix. »

Je réponds : « Écoutez, beaux muguets ;
« Quand vous allez au café, vous buvez dans la tasse
« Où boivent gens de toute espèce,
« Et alors vous ne faites pas tant les dégoûtés.

« Vous me direz que les garçons de la boutique,
« Après que quelque personne a bu,