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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/65

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

« Lavent la tasse malpropre et la récurent ;

« C’est vrai ; mais cette bougresse aussi,
« Après qu’on l’a foutue, déplie une belle serviette,
« Et tout aussitôt s’essuie la moniche. »


À UNE BELLE DAME VUE DE LOIN

Ô joli minois, qui de loin
Me fais tant envie et me plaît si fort,
Oh ! fusses-tu la femme d’un bon cornard,
Ou tout au moins une putain !

Je voudrais t’envoyer le chauffe-la-couche
Te dire que je voudrais te donner des baisers,
Et que je t’enfilerais, coûte que coûte,
Quand même tu ne serais pas trop saine.

Mais je ne sais que penser de toi,
Je ne sais si tu es pucelle ou mariée,
Si tu travailles ou si tu te fais travailler.

Tu seras quelque chasse réservée,
Et je ne te pourrai parler jamais ;
Je connais bien ma bougresse de fortune !


CHAGRINS DE L’AUTEUR QUAND IL N’EST PAS DANS LA MONICHE

Comme un rocher sur mer, sans gouvernail,
Un pèlerin qui est hors de sa route,