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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/73

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Avec grand air et grand brio
Elles cheminent dans l’allée,
À faire envie, oui, par Dieu !
De leur donner un pinçon.

Vraiment ce pays
S’est de beaucoup ennobli :
Chacun s’habille à la Française,
Chacun mange tout ce qu’il a.

C’est en somme une immense fête,
Où il y a cent mille invités,
Et je ne sais quoi de plus
Pouvaient faire les Sybarites.

Aux bals, aux jeux, aux concerts
On passe des nuits entières
Et pendant ce temps-là, par leurs amants
Se font foutre les chambrières.

Le grand luxe et la grande mode
De ces magnifiques casinos,
Font que tout le monde fait la noce,
Et dépense des sequins.

Plus l’argent roule çà et là,
Plus la ville se fait belle ;
Mais c’est surtout le vice, qui
Tire les sous de l’escarcelle.

Tous les marchands,
Si le vice n’existait pas,
Resteraient les bras croisés
Et tomberaient dans la fondrière.