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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/297

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LE SAPHISME EST-IL UN CAS D’ADULTÈRE ?



De vieilles lois tranchaient autrefois la question de l’adultère avec une simplicité dont ne s’accommoderait guère notre esprit plus subtil d’aujourd’hui.

Il n’y avait adultère, déclaraient les anciens juges, que lorsque entre un homme étranger et une femme mariée il y avait eu coït, c’est-à-dire introduction du pénis dans la matrice de la femme avec ou sans émission de sperme.

De cette façon, tous jeux de mains, de lèvres, tout coït par l’anus ou à côté de la vulve était considéré comme péché véniel et n’entachait point l’honneur de l’époux.

De nos jours, les idées ne sont point si larges, et le fait que deux êtres ont provoqué chez eux l’orgasme vénérien par des caresses intimes constitue un adultère suffisant.

En fait, dès qu’une sensation d’amour caractérisée par le spasme s’est produite chez une femme mariée, amenée chez elle par un individu qui n’est pas son mari, il y a adultère, puisque la nature essentielle du contrat est de promettre que l’on réservera à son conjoint toutes ses manifestations sexuelles.

À ce point de vue, les relations saphiques sont indubitablement de l’adultère.