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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 10.djvu/78

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parables d’un ouvrage aussi immense. Cette muraille peut passer à juste titre pour une merveille du monde, et l’empereur qui l’a entreprise et achevée mérite cent fois plus d’éloges que le prince qui a fait bâtir les pyramides d’Égypte, s’il est vrai que l’on doive préférer les entreprises utiles à celles qui n’ont d’autre objet que de satisfaire la vanité.

» Il y a plusieurs autres murs semi-circulaires qui ont le grand mur pour diamètre, dans les lieux que la nature n’a pas assez fortifiés, aussi-bien que dans les passages ouverts des montagnes. Ils sont très-solidement bâtis, avec les mêmes matériaux et de la même architecture que le grand mur ; ils occupent une étendue considérable de terrain, tantôt d’un côté de la grande muraille, tantôt de l’autre. On a pratiqué de distance en distance de fortes portes, où il y a toujours un corps-de-garde pour prévenir une surprise et arrêter une irruption soudaine de l’ennemi. Ces boulevards secondaires paraissent des ouvrages d’une grande dépense, et qui ont exigé un grand travail ; mais ils ne sont rien en comparaison du grand mur. »

Quand on vient de Pékin, on approche de la muraille par une montée raide, et on arrive à ce qu’on appelle la porte méridionale, pour la distinguer de la porte extérieure, qui est plus au nord, du côté de la Tartarie. Cette porte méridionale traverse la route dans l’endroit où elle passe sur le sommet d’une chaîne de mon-