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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/122

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impénétrables. Cependant les Espagnols ont bâti plusieurs villes dans cette grande province. Les principales sont Truxillo, Valladolid ou Comayaga, siège épiscopal, dont le prélat porte ordinairement le titre d’évêque de Honduras ; San-Pédro, Picerto de Cavallos, Naco et Triomfo de la Cruz.

De Honduras, on prend par les mines de Chalatecca pour entrer dans la province de Nicaragua, qui s’étend jusqu’au grand Océan. Cette province passe pour une des plus belles de la Nouvelle-Espagne ; mais la chaleur y est si grande, qu’on n’y peut voyager de jour en été. Il y pleut l’espace de six mois ; et cette saison, qu’on y nomme l’hiver, commence ordinairement au mois de mai ; le reste de l’année il n’y tombe pas une goutte d’eau. La cire, le miel et les fruits y abondent. Il s’y trouve de si gros arbres, que, s’il faut en croire un célèbre voyageur, douze hommes peuvent à peine les embrasser. On y voit peu de gros bestiaux ; mais les porcs, dont les premiers sont venus d’Espagne, y ont extrêmement multiplié. Corréal, qui paraît avoir observé soigneusement le pays, ne croit point qu’il ait jamais produit d’or, quoique les premiers voyageurs de la nation se vantent d’y en avoir trouvé ; mais il convient que l’abondance et la tranquillité qui règnent dans cette province la rendent digne du nom de paradis terrestre qu’on lui donne : aussi les habitans y sont-ils fort sensuels. On y parle quatre langues, dont