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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/152

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plaque d’or si bien brunie, qu’elle faisait l’effet d’un miroir ; ce qui signifiait que d’un seul coup d’œil l’idole voyait tout ce qui se passait dans l’univers. Elle tenait dans la main droite quatre dards qui marquaient le châtiment dont les pécheurs étaient menacés. Tescatilpochtla était le dieu le plus redouté des Mexicains, parce qu’ils appréhendaient qu’il ne révélât leurs crimes ; et sa fête, qu’on célébrait de quatre ans en quatre ans, était une espèce de jubilé qui apportait un pardon général. Il passait aussi pour le dieu de la stérilité et du deuil. Dans les temples où il était honoré à ce titre, il était assis dans un fauteuil avec beaucoup de majesté, entouré d’un rideau rouge sur lequel étaient peints des cadavres et des os de morts. On le représentait aussi tenant de la main gauche un bouclier avec cinq pommes de pin, et de la droite un dard prêt à frapper. Quatre autres dards sortaient du bouclier. Sous toutes ces formes, il avait l’air menaçant, le corps noir, et la tête couronnée de plumes de cailles.

Il paraît d’ailleurs que le peuple adorait tout ce qu’il croyait utile ou nuisible aux hommes, le feu, l’eau, la terre, les météores, les animaux. À l’égard des temples, leur architecture était d’une magnificence bizarre dont il serait difficile de donner une idée. On ne peut mieux faire que de renvoyer le lecteur au dessin gravé qui représente le principal temple de Mexico, dans la description des