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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/216

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cette plante que l’on attribue la couleur de la cochenille. Plus elle est jeune, plus elle convient à cet insecte ; il faut la renouveler de six en six ans.

La cochenille est un insecte très-petit et très-frêle ; les mâles ont des ailes, les femelles en sont dépourvues. On sème la cochenille sur le nopal vers le 15 d’octobre. Cette opération consiste à placer sur les plantes les femelles qui ont déjà quelques petits ; les Indiens les gardent sur des branches de nopal qu’ils portent dans leurs habitations à l’époque des pluies : elles feraient périr ces insectes, s’ils les laissaient dehors. Dans quelques cantons ils restent dehors, mais l’on a soin de les garantir des intempéries de l’air avec des nattes.

On place huit à dix femelles dans de petits nids faits de filasse, on les pose entre les feuilles des nopals, on les assujettit aux épines dont elles sont armées, et on a soin de tourner le fond du nid pour faire éclore promptement la petite famille. Il sort des nids un grand nombre de cochenilles (car chaque femelle en pond des milliers), qui ne sont pas plus grosses que la pointe d’une épingle, de couleur rouge, couvertes de poussière blanche. Les jeunes cochenilles se répandent promptement sur les feuilles, et ne tardent pas à s’y attacher. Quand elles se sont fixées, si leur trompe, qui est enfoncée dans la plante, vient à se rompre, elles périssent.

Les femelles vivent environ deux mois, les