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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/217

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mâles la moitié moins : ils meurent après avoir fécondé les femelles ; celles-ci périssent quand elles ont donné naissance à leurs petits.

Il y a par an six générations de ces insectes. L’on pourrait les recueillir toutes, si les pluies ne dérangeaient et ne détruisaient leur postérité ; mais l’on ne fait que trois récoltes par an : la première vers le milieu de décembre ; la dernière en mai. Dans la première, on enlève les nids de dessus les nopals pour en retirer les mères qu’on y avait mises, et qui sont mortes. On attend, pour faire la seconde récolte, que les cochenilles commencent à faire leurs petits : pour faire cette opération, on se sert d’un couteau dont la pointe et le tranchant sont émoussés. Afin de ne pas endommager la plante, on passe la lame du couteau entre l’écorce du nopal et les cochenilles pour les faire tomber dans un vase ; ensuite on les fait sécher.

On se hâte de faire mourir ces insectes, car les mères, quoique détachées des plantes, peuvent encore vivre quelques jours et faire leurs petits ; ceux-ci se disperseraient, et ce serait autant de déduit sur le poids de la cochenille qui a été ramassée. Quelques Indiens mettent les cochenilles dans une corbeille, les plongent dans l’eau bouillante, puis les exposent au soleil pour qu’elles sèchent ; d’autres les mettent dans un four chaud ou sur des plaques chauffées ; mais il paraît que l’emploi de l’eau bouillante est la meilleure manière.