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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/220

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une amande blanche très-amère. Ces fruits se mangent crus et sont servis sur toutes les tables. Gemelli lui donne la préférence pour le goût sur tous les fruits des régions chaudes. On en fait une conserve fort agréable, que les dames prennent plaisir à mâcher, et qui leur tient les dents nettes. Le sapotillier s’élève jusqu’à quarante pieds de haut. C’est un arbre fort droit, très-rameux, couvert d’une écorce rude, noirâtre, crevassée ; le bois est blanc et sujet à se fendre. Les branches sont longues et pendantes, les feuilles poussent à l’extrémité des rameaux, et sont lisses, luisantes, d’un vert foncé en dessus et pâle en dessous, très-veinées, remplies d’un suc laiteux ; gluant et âcre, pointues aux deux extrémités, disposées par bouquets au nombre de douze à quinze ; les fleurs qui naissent au centre de ces bouquets sont en forme de cloche.

Le fruit que les Espagnols ont nommé grenadille croît sur une plante grimpante, qui, s’entortillant autour d’un arbre, le couvre tout-à-fait de ses feuilles. Il est de la grosseur d’un œuf, aussi uni, jaune et vert en dehors, blanchâtre en dedans, avec des pepins qui ressemblent beaucoup à ceux du raisin. Il joint à la douceur de son goût une charmante acidité, qui le fait aimer beaucoup des femmes. On croit distinguer dans la fleur tous les instrumens de la Passion, comme dans celle de la grenadille ordinaire.

Le nuchtli, dont on croit que la ville de