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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/246

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Dans les provinces voisines de l’isthme de Panama, les singes sont très-communs ; il en a déjà été question.

Les serpens sont en si grand nombre au Mexique, et distingués par tant de noms différens, que, pour éviter une multitude de mots barbares qu’il y a peu d’utilité à recueillir, on prend avec quelques voyageurs le parti de les diviser en quatre espèces principales, qui sont les jaunes, les verts, les bruns, et ceux qui sont mêlés de quelques taches blanches et jaunes. Les premiers sont ordinairement aussi gros que la partie inférieure de la jambe humaine, et longs de six ou sept pieds. Ils sont lâches et si paresseux qu’ils ne s’éloignent guère du même lieu, lorsqu’ils peuvent y vivre de lézards, de guanos et d’autres animaux qui passent dans leur retraite. Cependant la faim les fait quelquefois monter sur les arbres pour surprendre les gros oiseaux et d’autres bêtes qui s’y retirent. On assure que dans cette situation ils ont la force d’arrêter une vache qui s’approche de l’arbre, et que, s’entortillant tout à la fois autour d’une branche et d’une des deux cornes, ils se rendent maîtres de leur proie. Ils sont si peu venimeux, qu’on en mange la chair.

Les serpens verts n’ont qu’environ la grosseur du pouce, quoiqu’ils aient quatre ou cinq pieds de long. Leur dos est d’un vert fort vif ; mais la couleur du ventre tire un peu sur le jaune. Ils se logent entre les feuilles vertes