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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/339

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l’autre tenu secret. Le premier portait qu’Alvarado entrerait en partage du butin déjà fait, comme de celui qu’on ferait à l’avenir ; qu’il remonterait sur sa flotte pour aller découvrir de nouvelles provinces au midi ; que François Pizarre et Diègue d’Almagro travailleraient à pacifier ce qu’ils avaient découvert et conquis, et que les gens de guerre des deux partis seraient libres d’aller ou par mer à la découverte, ou par terre à la conquête des provinces septentrionales. Ces conditions n’étaient qu’un voile pour mettre à couvert l’honneur des deux chefs. Alvarado avait dans sa troupe, des aventuriers d’une haute naissance, qu’il n’osait mécontenter ouvertement. Il prévit que, se voyant proposer des découvertes incertaines, la plupart préféreraient de s’arrêter au Pérou, et l’événement vérifia ses conjectures. De son côté, il n’avait stipulé que pour lui par le traité secret ; on lui promettait de lui compter, pour ses vaisseaux, ses chevaux et ses munitions de guerre, cent mille pesos d’or, à condition qu’il retournerait dans son gouvernement de Guatimala, et qu’il s’engagerait par serment à ne pas revenir au Pérou du vivant des deux associés. Une partie de ses gens le quitta, comme il l’avait prévu pour aller s’établir à Quito, où Belalcazar fut en même temps renvoyé pour entretenir les peuples dans la soumission.

On a vu que Pizarre, se rendant à Cusco, avait perdu quelques Espagnols dans une des