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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/340

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attaque de Quisquiz : la plupart n’avaient été que blessés et pris : on en comptait dix-sept. Quisquiz, ayant pris le parti de la retraite, les conduisit à Caxamalca, où se rendit aussi l’inca Titu-Autachu, un des frères du feu roi. Ce prince entreprit de discerner parmi ces Espagnols, et de punir ceux qui avaient contribué à la mort d’Atahualpa. Cuella fut reconnu pour celui qui avait signifié au roi la sentence de mort en qualité de greffier, et qui avait assisté à l’exécution : il fut étranglé au même poteau, avec les mêmes formalités qu’il avait exercées. Les Péruviens surent que Chaves, Haro et quelques autres, avaient pris la défense d’Atahualpa. Non-seulement ils leur accordèrent la vie, mais ils prirent soin de faire guérir leurs blessures, les traitèrent avec toutes sortes de caresses, et leur firent de riches présens ; ensuite, pensent à leur rendre la liberté, ils entamèrent avec eux une négociation de paix, dont les principaux articles étaient la cessation des hostilités et l’oubli des injures. Ils demandaient une solide et durable amitié entre les Péruviens et les Espagnols ; mais ils supposaient qu’on ne contesterait point le bandeau royal à Manco Inca, qu’ils reconnaissaient pour l’héritier légitime du trône, et qu’ils seraient traités en alliés par les Espagnols, comme ils promettaient que l’ordonnance du feu roi, par laquelle il avait défendu à ses sujets de nuire aux chrétiens et à leur religion, serait fidèlement observée. En-