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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/350

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tué d’un coup de pierre à la tête, et cette perte fut sensible à tous ceux qui estimaient sa bonté et son courage. L’inca revint avec toutes ses forces, et forma un siége régulier, qui dura huit mois.

Ce fut par ces fâcheuses nouvelles qu’Almagro fut absolument déterminé à retourner sur ses traces. Ses officiers, dont les principaux étaient Gomez d’Alvarado, l’un des frères du gouverneur de Guatimala, Diègue d’Alvarado, son oncle, Rodrigue Ordognès, l’en sollicitèrent vivement ; les uns par le désir de se faire un riche établissement au Pérou ; les autres, pour demeurer maîtres du Chili. Il s’avança par de grandes marches jusqu’à six lieues de Cusco ; et, sans avoir fait avertir Fernand Pizarre de son arrivée, il envoya proposer un accommodement à l’inca. Ses sermens ne lui avaient pas fait perdre l’envie de se rendre maître de la ville ; il croyait trouver dans les termes de ses patentes un nouveau fondement pour ses ambitieuses prétentions. L’inca lui fit proposer une entrevue, à laquelle il consentit sans défiance. Il laissa la plus grande partie de ses troupes sous les ordres de Jean Sayavedra, et, s’avançant avec peu de précaution, il donna dans une embuscade où Manco lui tua la moitié de son escorte.

Fernand Pizarre apprit son malheur aussitôt que son arrivée ; et, informé en même temps que Sayavedra était demeuré au village de Horcos avec la meilleure partie de l’armée, il