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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/351

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sortit de Cusco à la tête de cent soixante-dix hommes. Sayavedra en fut averti, et mit en ordre de bataille trois cents Espagnols que l’adelantade lui avait laissés. Lorsqu’ils furent en présence, Fernand lui fit demander un entretien tête à tête, pour chercher ensemble quelque voie d’accommodement. Cette proposition fut acceptée. On prétend que, dans leur conférence, Fernand lui offrit une grande quantité d’or, s’il voulait remettre aux partisans du marquis les troupes qu’il commandait ; mais on ajoute que Sayavedra rejeta cette offre ; Cependant don Diègue, échappé à l’inca, avait rejoint ses gens, avec lesquels il se mit en route vers Cusco. Quatre cavaliers de Fernand, qu’il enleva lorsqu’ils cherchaient à l’observer, lui apprirent tout ce qui s’était passé au Pérou depuis le soulèvement des Américains. Manco et ses capitaines avaient tué plus de six cents Espagnols, et brûlé une partie des édifices de Cusco.

Cette nouvelle parut le toucher beaucoup : mais elle ne fit qu’augmenter la passion qu’il avait de se voir maître d’une ville dont il voulait faire le centre de son gouvernement. Il se hâta d’envoyer ses provisions au conseil royal que les Pizarre y avaient établi, en priant les chefs de le recevoir pour leur gouverneur, parce que les bornes prescrites au marquis ne s’étendaient pas si loin. On lui fit répondre qu’il pouvait faire mesurer la juste étendue des deux provinces, et que, si Cusco se trou-