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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/352

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vait dans la sienne, on était prêt à reconnaître ses droits. Plusieurs personnes y furent employées sans pouvoir s’accorder sur cet important article. Les amis de l’adelantade voulaient que les lieues réglées dans les provisions du marquis fussent prises en suivant la côte maritime ou le grand chemin, et qu’on mît en ligne de compte tous les détours de l’une ou de l’autre route. De ces deux manières, son gouvernement finissait non-seulement avant la ville de Cusco, mais même avant celle de los Reyes. Au contraire, les partisans du marquis prétendaient que la mesure devait aller en ligne droite, sans détour et sans circuit, soit avec une simple corde, soit en comptant les degrés de latitude, et convenant d’un certain nombre de lieues pour chaque degré.

L’adelantade, profitant la nuit suivante du peu de précaution des deux frères Jean et Gonzale Pizarre, surprit Cusco et les fit prisonniers ; mais il ne voulut jamais consentir à les faire périr, quoique ses officiers l’en pressassent. Encouragé par ce succès, il donna la frange rouge à Paulu, pour le placer sur le trône des incas au lieu de Manco son frère, qui avait levé le siége après son embuscade, et qui s’était retiré dans les montagnes, en se plaignant d’être trahi par ses dieux.

Pendant le siége de Cusco, le marquis n’avait pas moins été menacé à los Reyes. Dans le partage de ses soins entre ses frères, dont il n’avait pu recevoir aucune information, entre