Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chercher l’eau, qui est comme leur élément. C’est ainsi que les rues et les places mêmes des villes maritimes se remplissent de ces reptiles, dont l’apparition subite fait croire aux habitans que chaque goutte de pluie est transformée en crapaud. Si c’est pendant la nuit qu’il pleut, le nombre en est si grand, qu’il forme comme un pavé ; et personne ne peut sortir sans les fouler aux pieds. Il en arrive des morsures d’autant plus fâcheuses, qu’outre leur grosseur, ces odieux animaux sont fort venimeux.

Ulloa fait une peinture charmante des papillons : mais il trouve une fâcheuse compensation pour leur beauté dans la laideur et l’incommodité de diverses sortes de mouches, dont on voit des nuées dans les savanes, et qui rendent les chemins impraticables. Les zancudos sont les plus grosses ; elles sont petites, et ressemblent à ces petits vers qui mangent le blé. Leur grosseur n’excède pas celle d’un grain de moutarde, et leur couleur est cendrée. Les manteaux-blancs sont une sorte de cirons si petits, qu’on sent l’ardente cuisson de leur piqûre, sans apercevoir ce qui la cause. Ce n’est que par la quantité qui s’en répand dans l’air qu’on observe qu’ils sont blancs, et de là vient leur nom. Les deux premières espèces causent une grosse tumeur, dont l’inflammation ne se dissipe que dans l’espace de deux heures. Les deux autres ne causent point de tumeur ; mais leur piqûre