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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/144

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leur sein des mines d’une richesse inépuisable. Elles méritent donc d’être décrites avec soin, quoique d’une manière succincte. Plusieurs voyageurs, tels que Frézier, le P. Feuillée, La Condamine, Ulloa et Bouguer, nous ont laissé des détails intéressans sur ces montagnes ; mais les auteurs de l’Histoire des voyages, en faisant l’extrait des relations de ces voyageurs, ne se sont pas assez appliqués à ne présenter que les résultats les plus intéressans ; c’est ce qui a obligé de refondre leur travail. On s’est attaché à éviter une prolixité fatigante et peu instructive, et l’on a joint aux notions données par les voyageurs nommés plus haut celles que l’on doit à Helm et à M. de Humboldt.

La chaîne des Andes s’étend en longueur dans toute la partie espagnole de l’Amérique méridionale. Ces montagnes tirent leur nom du mot péruvien anti, qui signifie cuivre, et qui fut donné primitivement à une chaîne voisine de Cusco. Elles forment comme une grande digue et un long rempart, qui, dirigé du nord au sud, suit les côtes du grand Océan, et s’en éloigne rarement de plus de dix à douze lieues. Il est couronné de chaînes de montagnes, tantôt placées dans le sens de la grande chaîne, tantôt dans une direction transversale ou oblique renfermant des vallées ou s’étendant en plateaux. Étroite à son extrémité méridionale, où l’on peut dire qu’elle commence dans les petites îles situées au sud de la terre du Feu, ou au cap Horn par 55° 58′ de latitude sud, elle s’élargit