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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/145

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tout à coup au nord du Chili. Elle a sa plus grande largeur, qui est de soixante lieues, près de Potosi et du lac de Titicaca. C’est près de Quito, entre l’équateur et 1° 45′ sud, qu’elle atteint à sa plus grande hauteur. À Popayan, la grande digue se divise en plusieurs chaînes. Deux sont les plus remarquables : l’une, extrêmement basse, court vers l’isthme de Panama ; elle ne s’y élève pas à plus de 150 toises ; l’autre s’approche de la mer des Caraïbes, dont elle suit les côtes méridionales, et paraît même par un chaînon sous-marin se continuer jusque dans l’île de la Trinité. Nous examinerons cette chaîne en détail, quand nous décrirons le gouvernement de Caracas.

Reprenons la cordillière à Popayan. Depuis 2° 30′ jusqu’à 5° 15′ de latitude nord, elle est divisée en trois chaînes parallèles, dont les deux latérales, seulement à de grandes hauteurs, sont couvertes de grès et d’autres roches de formation secondaire. La chaîne orientale sépare la vallée du Rio-Magdalena des plaines du Rio-Meta, qui est plus à l’est. Ses plus hautes cimes sont le Paramo de la Summa Paz ; celui de Cingaza, et les Cerros de San-Fernando et de Tuquillo. Aucune d’elles ne s’élève à la région des neiges éternelles. Leur hauteur moyenne est de 2,000 toises. La chaîne centrale partage les eaux entre le bassin du Rio-Magdalena et celui du Rio-Cauca. Elle atteint souvent à la limite des neiges perpétuelles ; elle la dépasse de beaucoup dans les cimes colossales