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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/147

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Santa-Fé de Bogota est située à l’ouest du Paramo de Chingaza, sur un plateau dont la hauteur absolue est de 1,357 toises, et qui se prolonge sur le dos de la cordillière orientale. Pour parvenir de cette ville à Popayan et aux rives du Cauca, il faut descendre la chaîne orientale, traverser la vallée du Rio-Magdalena, et franchir la chaîne centrale. Le passage le plus fréquenté est celui du Paramo de Guanacas, que prit Bouguer en allant de Quito à Carthagène. Voici comme il le décrit : « Le Pas de Guanacas est par 2° 34′ de latitude nord. On y passe pour traverser la cordillière orientale, qui, en conservant sa même hauteur, puisqu’elle a toujours de distance en distance des sommets neigés, va, en suivant sa première direction, se terminer environ cent lieues plus au nord vers la jonction des rivières de Cauca et de la Madeleine, entre lesquelles elle marche depuis Popayan. On ne se hasarde qu’en tremblant à la franchir à Guanacas, principalement lorsqu’on vient de dehors. On a soin d’aller camper le plus haut que l’on peut, ou bien on s’arrête au village de même nom qui est sur le côté oriental ou extérieur ; et il faut absolument se résoudre à y attendre, si, par la noirceur des nuages qui se sont fixés en haut, on découvre que le temps soit contraire. Les mules, dont on se sert toujours à cause de la sûreté de leur pas, et parce qu’elles sont plus fortes, partagent non-seulement le péril, mais en courent de plus grands. Outre qu’il faut qu’elles résistent