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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/162

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d’or dans le sable de quelques ruisseaux ; mais la quantité en est trop faible pour faire vivre les hommes qui s’occupent de cette recherche. C’est entièrement à la partie la plus occidentale, aux provinces de la Sierra, qui ont été détachées du Pérou, qu’est due la grande masse de métaux précieux que fournit la vice-royauté. On peut évaluer leur produit annuel à 4,200,000 piastres (23,500,000 francs). Sur cette quantité, l’or entre pour 229,246 ; l’argent pour 3,970,754 piastres. Ce dernier métal provient presqu’en entier du Cerro de Potosi, qui, dans l’espace de deux cent trente-trois ans, depuis 1556 jusqu’en 1789, a fourni, en argent déclaré à la caisse royale, 788,000,000 de piastres (4,137,000,000 francs). Le produit annuel de cette montagne est encore à peu près de 400,000 marcs. La richesse du minerai de Potosi a diminué à mesure que les travaux ont gagné en profondeur ; mais il est travaillé avec plus de soin que dans les premiers temps de la découverte. L’abondance de sel gemme que l’on exploite sur le plateau de la cordilière, facilite beaucoup au Potosi les procédés de l’amalgamation, que nous décrirons bientôt. Vers la fin du seizième siècle, quinze mille Indiens étaient forcés de travailler dans les mines et les usines d’affinage du Potosi, et l’on conduisait journellement à cette ville plus de quinze cents quintaux de sel. Au commencement du dix-neuvième siècle, on n’y comptait pas plus de deux mille mineurs, qui étaient payés à raison