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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/168

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que du cuivre, on le met calciner au fourneau pour recommencer à le piler.

Dans les petites, où l’on n’emploie que des moulins à meule, le minerai se moud le plus souvent avec de l’eau, qui en fait une boue liquide qu’on fait couler dans un réservoir ; au lieu que, s’il est moulu à sec, il faut ensuite le détremper et le pétrir long-temps avec les pieds. Dans une cour faite exprès, qu’on nomme buiteron, on range cette boue par tables d’un pied d’épaisseur, qui contiennent chacune un demi-caxon. On jette sur chacune environ deux cents livres de sel marin, suivant la qualité du minerai, qu’on pétrit, et qu’on fait incorporer pendant deux ou trois jours avec la terre ; ensuite on y jette une certaine quantité de vif-argent, en pressant dans la main une bourse de peau qui le contient, pour le faire tomber goutte à goutte, jusqu’à dix, quinze ou vingt livres sur chaque demi-caxon ; plus il est riche, plus il faut de mercure pour ramasser ses parties d’argent, et l’on n’en connaît la dose que par une longue expérience. On charge autant de Péruviens qu’il y a de tables de les pétrir huit fois par jour, afin que le mercure puisse s’incorporer avec l’argent. Souvent, quand le minerai est gras, on est obligé d’y mêler de la chaux, ce qui demande néanmoins des précautions ; car on assure qu’il s’échauffe quelquefois si fort qu’on n’y retrouve plus de mercure ni d’argent ; d’autres fois on y sème du minerai de plomb ou d’étain pour faciliter l’opération du