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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/170

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encore remuée par un autre homme : du second elle passe dans un troisième, afin que les parties d’argent qui ne sont pas tombées au fond du premier et du second n’échappent point au dernier.

Tout étant bien lavé et l’eau bien claire, on trouve dans le fond des bassins, qui sont garnis de cuir, le mercure incorporé avec l’argent, ce qu’on nomme la pella. On la met dans une chausse de laine suspendue, pour faire couler une partie du vif-argent : on la lie , on la bat, on la presse avec des pièces de bois plates ; et lorsqu’on a tiré de qu’on a pu, on met cette pâte dans un moule de planches, qui, étant liées ensemble, forment une pyramide octogone tronquée, dont le fond est une plaque de cuivre percée de plusieurs petits trous. On la foule encore pour l’affermir dans cette prison, et si l’on veut faire plusieurs pignes de différens poids, on les divise par petits lits, qui empêchent la continuité. En passant la pella, en déduisant deux tiers pour ce qu’elle contient de mercure, on sait ce qu’il y a à peu près d’argent net. On lève ensuite le moule, et l’on met la pigne avec sa base de cuivre sur un trépied, posé sur un grand vase de terre plein d’eau : on l’enferme sous un chapiteau de terre qu’on couvre de charbons, dont on entretient le feu pendant quelques heures, afin que la pigne s’échauffe vivement et que le mercure en sorte en fumée ; mais comme cette fumée n’a pas d’issue, elle circule dans le vide qui est entre la pigne