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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/223

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dans les environs de Seara, nommée proprement San-José de Ribamar.

Le gouvernement de Maragnan, malgré son peu d’étendue, est devenu remarquable dans les derniers temps par l’importance de ses productions, qui sont les mêmes qu’au Fernambouc.

Le rocouyer y est très-commun : on pourrait y cultiver le cacao. On y trouve en abondance le piment, les fruits, la volaille, le poisson, en un mot, tout ce qui est nécessaire à la vie.

Saint-Louis de Maragnan, la capitale, bâtie sur une île, compte 20,000 habitans ; elle n’est pas malsaine, malgré sa position voisine de l’équateur. L’épaisseur des forêts et les brises de mer modèrent la chaleur. Plusieurs rivières débouchent dans la baie, et facilitent le transport des productions de l’intérieur.

Cette ville fut fondée par les Français en 1612 : ils choisirent l’île de Maragnan pour leur établissement, parce que la baie à l’entrée de laquelle elle est située reçoit trois fleuves qui descendent de l’intérieur du Brésil. La baie s’enfonce d’environ vingt-cinq milles dans les terres, sur une largeur à peu près égale. L’île a quarante-cinq milles de circuit. Les trois fleuves sont le Mounin à l’est, le Taboucouru au centre, le Miari à l’ouest.

On ne lira peu-être pas sans intérêt le tableau du pays à l’époque où les Français y abordèrent. Nous emprunterons les expressions du P. Claude d’Abbeville, missionnaire capucin.